Le site RUCHE TRONC: https://igoir.com/
Le site "Abeilles en Liberté": https://www.abeillesenliberte.fr
Le site “FreeTheBees”: https://freethebees.ch/language/fr/
Le site “Mille et une Abeilles”: https://1001abeilles.org/
Ses ailes sont effrangées, elle est amputée d’une partie de sa patte médiane gauche, elle parait fatiguée et pourtant toujours féconde, elle assume son rôle de procréatrice. Jusqu’au bout de sa vie. Une vie qui semble arrivée à son terme. Une vie de syrphe peut durer jusqu’à trois ans. Cela en fait des « enfants », des »arrières et arrières petits enfants »… Pour la continuité de vie de l’espèce, pour sa survie dans un milieu naturel de plus en plus incertain et déséquilibré. L’utilité de ces insectes que sont les syrphes n’est plus à démontrer. Les jardiniers connaissent bien ce prédateur (sa chenille) de pucerons, les agriculteurs, prudents en matière de traitements, l’utilisent comme prédateurs sur certaines cultures afin de limiter certains ravageurs… Il l’est aussi, prédateur, de la chenille processionnaire, si dangereuse dans les parcs et forêts…
Pourtant, ce magnifique insecte reste une énigme douteuse pour la majorité du public. Effectivement, c’est un insecte volant qui bien souvent se donne des airs de guêpe par un accoutrement rayé de noir et jaune de la plus belle facture… Les couleurs annonciatrices de danger, de piqure! C’est que notre ami est à ce point inoffensif et en danger permanent dans un monde d’où les attaques peuvent jaillir de toutes parts, qu’il fallait bien trouver une parade efficace pour la survie de son espèce! Ne possédant aucune arme défensive, il ne restait que l’intimidation liée au déguisement.
Pour ma part j’ai pour le syrphe un attachement aussi fort que je l’ai pour les abeilles. N’a t’il pas été mon compagnon le plus fidèle aux bords des bassins de piscines dont j’avais la surveillance, et cela durant parfois tous les interminables après midi d’été où j’étais alors Maitre Nageur…Je vous joins « une chronique » écrite en ce temps là, où ce petit insecte accompagnait ma vie estivale.
Chronique du MNS et de son syrphe
Venons-en à notre sujet du jour: Les Syrphes. Vous savez ce petit hyménoptère charmant qui vous fait bondir et hurler:
–Attention une guêpe!
Certains en ont la couleur, l’allure, mais n’en sont pas. Bien au contraire, le Syrphe est un petit insecte totalement dépourvu d’agressivité.
Observons-le: Vous, vous êtes assis sur votre chaise et vous dégustez égoïstement votre glace au chocolat. C’est alors qu’il survient. Rassurez-vous il n’en veut aucunement à votre crème glacée. Comme s’il avait senti que le moment était venu de vous distraire, il se pointe face à vous, dans une posture dont l’arrogance pourrait vous paraître ambitieusement téméraire… Mais il n’en est rien. Seul le besoin de faire votre connaissance l’anime. Il exécute une succession de petits vols stationnaires, entrecoupés de démarrages fulgurants. Sa tête ; une drôle de petite boule ronde et rigolote fixée par un pivot sur un thorax gros comme une tête d’épingle, reste toujours tournée vers votre personne. Enfin, lorsqu’il en a fini avec cette approche de reconnaissance, il finit par se positionner face à votre nez qui sera désormais le point de rendez-vous de vos futures rencontres.
Et c’est malheureusement là, que victime de votre instinct le plus primaire, vous allez le chasser en hurlant à la cantonade:
–Attention garez-vous, y a des guêpes tueuses qui nous attaquent !
Mais non, calmons-nous! Cet insecte de vingt milligrammes ne vous veut aucun mal. Son approche est mue par un sentiment de curiosité et peut être même par un élan naturel d’amour pour l’inconnu que vous êtes! S’il en était autrement, se donnerait-il la peine de faire vibrer ses ailes à des vitesses vertigineuses, uniquement pour se faire traiter de «guêpe» par votre inculture? Cela dit, remarquez sa prudence! Il reste à distance raisonnable et le moindre geste suspect le ferait disparaître à la vitesse d’une formule1 en pleine accélération! Alors! Vous voilà rassuré et prêt à faire le premier pas pour une belle histoire d’amitié? Commencez par lui tendre la main. Le dos de la main (cela vous évitera de commettre l’irréparable en cas de panique) et ne bougez plus. Attentif, il observe cette large piste d’atterrissage. Il va l’approcher avec prudence, puis fera quelques faux départs pour mieux revenir et s’avancer plus près encore. Enfin, s’il ressent venant de votre part les bonnes vibrations qu’il attend, il se posera délicatement sur votre peau.
La première approche est bien engagée. Vous venez de lier connaissance.Mais les choses ne sont pas finies. Nous sommes encore dans une phase de défiance mutuelle. Observez-le et surtout regardez ses ailes; elles sont perpendiculaires à son corps. Ce qui signifie :
-Salut, je t’aime bien, mais on n’a pas gardé les abeilles ensemble ! Je te connais pas vraiment et si tu bronches un tant soit peu, je me casse pour ne plus revenir !
Laissez-le s’habituer à vous, ne bougez pas et parlez-lui. Dites-lui des mots de bienvenue et vous verrez qu’au bout d’un instant, tout doucement, par de petits frémissements timides, ses ailes viendront se ranger bien tranquillement le long de son corps.Là seulement vous pourrez prétendre à une nouvelle amitié. Un nouvel ami d’une grande fidélité, comme vous pourrez le constater les jours qui suivent…
Car il reviendra! Il saura vous reconnaitre et vous serez surpris de constater que dorénavant, vous faites partie de son monde. Certains utilisateurs de la piscine ont pu remarquer que leur MNS semblait avoir une certaine propension à parler tout seul! Un peu comme s’il discutait avec un ami invisible. C’est que sans doute, ils n’ont pas remarqué que chaque jour, presque à la même heure, un petit compagnon ailé vient du fond des airs le rejoindre et l’aider à passer les quelques heures les plus longues de l’après-midi.
Merci beaucoup pour cet hynmne à ce si bel insecte et finalement à ce message d’amour, je le partage car cela me fait me remémorer de jolis souvenirs quand enfant, j’attendais avec impatience le retour des premières fondatrices de bourdons terrestre et encore mieux car il me faisait encore davantage rêver (par sa rareté) de bourdon des pierres, qu ‘ à l’époque j’appelais joliment et un peu trivialement « cul rouge ». Merci pour vos écrits si inspirants.
Merci beaucoup pour cet hynmne à ce si bel insecte et finalement à ce message d’amour, je le partage car cela me fait me remémorer de jolis souvenirs quand enfant, j’attendais avec impatience le retour des premières fondatrices de bourdons terrestre et encore mieux car il me faisait encore davantage rêver (par sa rareté) de bourdon des pierres, qu ‘ à l’époque j’appelais joliment et un peu trivialement « cul rouge ». Merci pour vos écrits si inspirants.